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merci d'avoir publié mon texte et à une prochaine fois, aline laszlo-roussel le :-)
Par Anonyme, le 04.06.2021

j'adore sylvie. déconctractio n bienvenue avant la chute et toujours en rimes. bravo
Par Anonyme, le 27.03.2021

un texte clair, vrai et plein d'espoir .merci sylvie
Par Anonyme, le 15.02.2021

texte riche et tu me donnes envie de découvrir ces flamboyances de couleurs après tes observations justes,malh
Par Anonyme, le 15.02.2021

merci pour ce texte plein de force et de nostalgie. http://ecrivon sencore.center blog.net
Par ecrivonsencore, le 10.02.2021

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Date de création : 23.03.2020
Dernière mise à jour : 24.04.2021
121 articles


DERRIERE LES BARREAUX...LE PARADIS

Publié le 23/03/2020 à 19:35 par ecrivonsencore Tags : voyage femmes nature dieu bonjour histoire mort belle monde moi vie sur pouvoir reves femme soleil center
DERRIERE LES BARREAUX...LE PARADIS

C’est le soir qui tombe ou le matin qui se lève. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Le temps a disparu de mon ennui éternel. Mon unique soutien, c’est ce ray de lumière, ce peu de soleil derrière les barreaux de mon monastère. Je respire, je prie, je m’évade comme un oiseau sans âme, comme une mouche silencieuse vers un lointain souvenir de pitance délicieuse.

 

Je deviens fou. J’aimerais hurler mais je suis muet. Mon âme vagabonde parmi les morts lugubres qui s’accumulent autour de moi. La grande pestilence ramasse ses cadavres, en surveillant le mien, encore chaud, du coin de l’œil. Mon corps a mal, souffre le martyr et attend sa grand-messe sans impatience. J’entends les gens crier, pleurer, se lamenter autour d’un être cher, là-bas, au loin, par cette fenêtre aux carreaux barrés par l’ombre de ses métalliques piquets indestructibles. Autour de moi, on prie. Les larmes ne coulent pas. La richesse de l’homme sans âme que je m’apprête à devenir n’est plus qu’une respiration fragile, bruyante et nauséabonde. Mon cœur veut surgir de sa cage douloureuse, frappant à la porte de ce corps moribond qui m’enferme, avec lui, cherchant cette sortie aux airs de libération.

 

Le peu de soleil m’aveugle. Je ferme les yeux et me voilà emporté dans un monde merveilleux. Ecoutant le bruit de mes ailes, comme une chouette chevêche, je survole une prairie verte, une forêt giboyeuse, des rivières où frétillent des milliers de poissons d’eau douce. Je sens l’air sur ma peau, telle une tendre caresse amoureuse, un acte d’amour divin, une sensation d’existence pure, moi, l’homme de l’ombre, moi, le sans-voix qui succombe. Le soleil me réchauffe. Ce paradis, à l’infernal toucher, me brûle les artères. Je me dis : « Mon Dieu, faites que ce jour d’été me soit paisible et salutaire. »

 

Au loin, devant moi, la ligne des montagnes couleur ventre-de-biche, frontière de l’infini, étale ses doux mots, à la poésie abrupte, à la nature sauvage, et me crie, ivre de liberté, de la rejoindre, loin de ma réalité. Alité, je ne le suis plus dans cette âme folle qui m’envahit. Oubliées, souffrantes diableries pour vivre, ange démoniaque que je suis, dans cet univers merveilleux du rêve infini. Chouette chevêche, chuchotant ma chuintante chanson aux airs de chat miaulant, je vole vers cet antre alléchant sans penser au passé furibond, au lendemain futuriste et au présent futile, goutte d’eau de l’histoire universelle. Je succombe et je vole. Je vole et je rêve. Je rêve et je vis. Je vois, j’entends et j’hurle. Ma joie est comme une étoile dans ce ciel d’azur. Je la retrouve, discrète, aguichant l’infini et la canopée de ce monde insouciant qui repose ici-bas.

 

Cette nature, reine aux montagnes douces, aux vallées exquises, à la douceur infinie, à l’extase enchanteresse, est une poésie à parfaire même les palais d’infâmes grands hommes et de femmes, à la tête pleine, prises pour majordomes. Cette maîtresse de céans, séance tenante, offre son plus beau siège, sa plus belle capitale, sa plus belle forteresse, forte restant le maître mot de son âme, de son existence. Elle est, elle vit, elle a ce pouvoir soudain de calmer les pulsions de Vulcain. Elle jouit, exposant, en cascade fontaine, ses plaisirs parfois indécents de voir naître une vénus, un apollon ou un Râ en fusion. L’astre d’or brille au-dessus d’elle, cherchant à pénétrer de ses rayons, son antre, cacheuse de rivières poissonneuses, d’animaleries sanguinolentes. Dame Nature offre au soleil, au ciel, et à mes yeux céruléens, son paradis et son secret si bien gardé. Je vole au-dessus de cette forêt sombre, survolté de découvrir un monde, défendu. Je m’approche, aérien, et j’effleure cette âme riche de douceur.

 

Le rêve m’envahit. Ma douleur s’estompe avant de ressurgir. J’ai mal. Je soulève ma paupière comme ce voile sur cette fenêtre aux barreaux épais. Au loin, l’astre d’or salue l’astre d’argent. Ils ont rendez-vous, histoire de se souhaiter le bonjour et se transmettre le flambeau de la vie jusqu’à mon crépuscule. Peu importe, je glisse, moi, petit être ridicule, vers ce monde nature, ce monde endormi, éclairé par cette lune voilée.

 

Attendre, patienter, s’émouvoir devant ce spectacle endormi, je me perds en rêveries. J’ai besoin d’essence, de vivre, j’ai besoin des sens, la vue, l’ouïe, mon principal défaut étant de n’avoir pas de décence. Je descends vers mon rêve et découvre l’infini, je remonte vers les cieux, et mes yeux découvrent ce trésor endormi. J’entre dans cet antre. J’entre dans cette chambre chaude, aux effluves moites, bercé par la douceur de cette antre secret. Je voyage, je fonds, je recule et j’avance dans cette antichambre du bonheur. Je fouille du regard, je fouille sans égard cette terre nouvelle, cette nature envoutante.

 

Et là, le grand tremblement. La terre bouge, s’émeut. Les murs de cette grotte infâme m’étouffent. Bloqué, confiné, j’ai les pieds et les poings liés vers l’absolue dépendance à cet antre magique, à cet être magnifique. La nature n’a pas d’yeux, juste des lacs, des océans et des tempêtes. Charybde et Scylla, petits êtres fragiles se montrent hurlant devant la liberté de l’infâme visiteur. La nature me regarde. Je suis condamné. Mon sang rugit. Mes tempes tremblent. Mes membres s’accrochent à la vie. Je me vide de mon jus. La petite mort me surprend.

 

Je ne peux plus ouvrir mes yeux. Je ne sens plus mes douleurs, mon souffle court, mon cœur meurtri, mes larmes qui coulent, mes draps aux odeurs de linceul. Je m’envole. Je vois ce corps à l’histoire sombre. Je l’abandonne. Je pars. Je fuis. Par la fenêtre, mon âme s’envole vers ce peu de soleil derrière ces barreaux.

 

Je suis libre.

 

Enfin.

 

Jérôme Decourcelles

(20 mars 2020)

Commentaires (4)

ecrivonsencore le 23/03/2020
Quelle prose Jérôme! En lisant, j'ai eu mal et à la fin, j'ai senti la libération complète. Intense. Sophie
http://ecrivonsencore.centerblog.net


Anonyme le 24/03/2020
wouah quand tu deviens serieux ,tu m'impressionnes toujours, ton texte est tres fort et dur aussi malgre ce soleil derrière les barreaux bravo


ecrivonsencore le 24/03/2020
heu l'anonyme c'est sylvie
http://ecrivonsencore.centerblog.net


ecrivonsencore le 24/03/2020
Un élan irrépressible qui nous emmène loin avec ton lyrisme habituel. Les mots nous emportent vers un infini lumineux.
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